2 - Comment prévenir le harcèlement à l’école ?

100 % prévention

  • Durée :

    15 minutes.

  • Objectifs :
    • connaître les mesures concrètes mises en place par les écoles et les établissements scolaires pour lutter contre le harcèlement entre élèves ;
    • identifier des moyens d’agir en tant que parents pour prévenir le harcèlement et le cyberharcèlement.

Partie 1 sur 3 : Communiquer pour mieux prévenir les situations de harcèlement

Partie 1 sur 3, sous-partie 1 sur 2 : L’importance du lien École-familles

De bonnes relations et une coopération active entre les familles et l’École favorisent aussi bien les apprentissages qu’un bon climat scolaire.

Parler du harcèlement, c’est agir pour faire cesser la violence que l’enfant commet, c’est aussi agir pour que d’autres enfants, d’autres adolescents ne soient pas eux aussi auteurs ou victimes.

Dans la vidéo ci-dessous, Monsieur Madeira, Directeur d’école, nous explique l’importance du lien École-familles (1 min 40 s).

Le harcèlement entre élèves est un phénomène auquel les enfants peuvent être confrontés, que ce soit sur le temps scolaire, périscolaire ou extrascolaire, mais aussi sur internet.

Si une situation de harcèlement est identifiée, il est conseillé de :

  1. déculpabiliser l’enfant victime : il est essentiel de rassurer l’enfant et de lui faire comprendre qu’il n’est pas responsable du harcèlement qu’il subit ;
  2. avertir le plus rapidement possible l’établissement scolaire concerné : il est nécessaire d’informer au plus vite l’école ou l’établissement impliqué qui prendra en charge la situation ;
  3. ne jamais intervenir directement auprès de l’auteur du harcèlement ou de sa famille : intervenir seul peut aggraver la situation de harcèlement et décourager l’enfant victime de se confier à un adulte à l’avenir.

Il est crucial que les équipes éducatives, les enfants et les parents travaillent ensemble pour prévenir, détecter et protéger les victimes de harcèlement.

Partie 1 sur 3, sous-partie 2 sur 2 : Des ressources pour en parler en famille

Le harcèlement peut être abordé à la maison, non pas pour effrayer l’enfant, mais pour expliquer à titre préventif ce que sont le harcèlement et le cyberharcèlement.

Il existe des ressources disponibles pour permettre aux parents d’accompagner leurs enfants et d’échanger en famille à propos du harcèlement.

Le CLEMI, Centre dédié à l’éducation aux médias et à l’information, étend sa mission au-delà des murs de l’école pour écouter, comprendre et accompagner les parents et sensibiliser l’ensemble des acteurs éducatifs à l’utilisation du numérique. Même s’il n’existe pas de mode d’emploi unique pour toutes les familles, le CLEMI propose des ressources apporte des conseils pratiques, des repères utiles et une synthèse des travaux d’experts.

CLEMI (nouvel onglet)

Le programme national Internet Sans Crainte vise à sensibiliser les jeunes à l’importance de maîtriser leur vie numérique de manière plus efficace. En partenariat avec Tralalere, le site propose des centaines de ressources gratuites et pratiques pour aider les parents à guider les jeunes de 7 à 18 ans vers une utilisation éclairée et responsable des écrans et du numérique.

Internet Sans Crainte (nouvel onglet)

Faminum est un site qui vous accompagne pour apaiser et sécuriser la vie numérique à la maison. Il s’agit d’un outil qui vous aide à mettre en place votre propre charte familiale, adaptée à vos besoins. Faminum recommande de bonnes pratiques personnalisables, avec des astuces et des conseils pour les mettre en place.

FamiNum (nouvel onglet)

Partie 2 sur 3 : Tout savoir sur le programme de lutte contre le harcèlement

Partie 2 sur 3, sous-partie 1 sur 3 : Prévenir le harcèlement, c’est d’abord un projet collectif

Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école, Phare, est un plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement entre élèves. Depuis la rentrée 2023, son application a été généralisée à l’ensemble des écoles et des établissements scolaires, du CP à la terminale.

Le programme Phare est un plan fondé autour de 5 piliers :

  1. Éduquer pour prévenir les phénomènes de harcèlement ;
  2. Former une communauté protectrice de professionnels et de personnels pour les élèves ;
  3. Intervenir efficacement sur les situations de harcèlement ;
  4. Associer les parents et les partenaires et communiquer sur le programme ;
  5. Mobiliser les instances de démocratie scolaire (CVC, CVL) et le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement.

Le programme repose sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’École, qu’ils soient enfants ou adultes.

Les personnels engagés dans le programme utilisent une plateforme numérique qui leur offre de nombreuses ressources.


À l’échelle locale, la prévention et la détection des situations de harcèlement s’inscrivent dans le cadre du projet d’école ou d’établissement à travers une série d’actions.

  • Les parents d’élèves sont informés de la mise en place du programme de lutte contre le harcèlement à l’Ecole et en particulier de l’existence d’un protocole national de prise en charge des situations.
  • Le numéro 3018, opéré par l’association e-Enfance, partenaire du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, est la plateforme nationale de signalement des faits de harcèlement ou cyberharcèlement entre élèves.
  • Du CE2 à la terminale, les élèves sont invités à passer annuellement un questionnaire d’auto-évaluation à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement.
  • La formation de tous les élèves prend en particulier appui sur l’enseignement moral et civique, la formation des élèves aux compétences psychosociales, les heures de vie de classe, éventuellement en collaboration avec des partenaires (autres ministères, collectivités territoriales, associations agréées).
  • La participation des élèves aux temps forts de prévention (journée Non au harcèlement, Safer Internet Day, prix Non au harcèlement) et l’organisation d’ateliers de sensibilisation à l’attention des familles et des personnels.
  • Tous les personnels de l’éducation nationale seront formés à la lutte contre le harcèlement d’ici 2027.

D’autres instances collectives participent à la mise en place des politiques de lutte contre le harcèlement.

Dans le premier degré, la lutte contre le harcèlement fait l’objet de communications lors du conseil d’école où siègent l’équipe pédagogique, les représentants des parents d’élèves et la collectivité.

Dans le second degré, le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement (CESCE) est une instance qui organise la mise en œuvre, au sein de l’établissement, des politiques nationales, académiques et locales en matière de citoyenneté, notamment les actions de prévention du harcèlement.

Partie 2 sur 3, sous-partie 2 sur 3 : Créer une communauté protectrice autour des élèves

Le programme de lutte contre le harcèlement à l’École consiste d’abord à mobiliser l’ensemble des personnels et des parents d’élèves pour créer une communauté protectrice autour des élèves.

La politique de lutte contre le harcèlement à l’École prend appui sur des équipes académiques et départementales de la lutte contre le harcèlement, chargées de veiller au déploiement du programme Phare et au traitement de toutes les situations de harcèlement signalées par les familles ou les chefs d’établissement.

Le premier interlocuteur de l’enfant harcelé est généralement un adulte de l’école ou de l’établissement scolaire. Cela peut être le directeur de l’école ou le chef d’établissement, un enseignant, un conseiller principal d’éducation, ou un membre de l’équipe éducative.

Le programme national Phare a été conçu pour pouvoir être décliné dans tous types d’établissements scolaires, tout en garantissant une marge d’adaptation quant aux besoins spécifiques du terrain.

Le programme Phare implique un grand nombre d’acteurs au niveau des académies, des départements, des établissements scolaires et des écoles.
1. Au niveau des écoles
Les inspecteurs et inspectrices de l’Éducation nationale (IEN) sont responsables de la mise en œuvre du programme Phare dans leur circonscription. Ce sont eux qui pilotent l’équipe Phare de la circonscription.
Les équipes Phare de la circonscription sont des équipes ressources pluricatégorielles, constituées de cinq personnels au minimum, chargées d’intervenir pour traiter des situations de harcèlement à la demande des directeurs et des directrices d’école, et qui contribuent à la formation des personnels des écoles.
Les directeurs et les directrices sont chargés d’appliquer le programme Phare dans leur école en y associant leurs équipes pédagogiques. Ils suivent les situations de harcèlement et informent régulièrement l’IEN de l’évolution de celles-ci. Ils peuvent solliciter les équipes phare de la circonscription.
Les enseignants et enseignantes du premier degré sont responsables à l’échelle de leur classe et font remonter les cas de situation de harcèlement au chef ou à la cheffe d’établissement.
2. Au niveau des collèges et lycées
Les chefs et cheffes d’établissement sont responsables de l’application du programme Phare dans leur établissement. Ils sont chargés de constituer l’équipe Phare et de suivre les situations de harcèlement signalées.
Les coordonnateurs et coordonnatrices sont des personnels de l’établissement formés à la lutte contre le harcèlement. Dans une action conjointe avec leur chef ou cheffe d’établissement, ils vont suivre les situations de harcèlement, de leur détection à leur résolution. Ils ont également pour mission de former les membres de l’équipe Phare de l’établissement et de piloter les journées d’actions menées au sein de l’établissement ainsi que les 10 heures d’apprentissage annuelles. Les coordonnateurs et coordonnatrices ne sont pas nécessairement des enseignants, il peut s’agir d’infirmiers ou d’infirmières scolaires, de psychologues scolaires, de CPE, etc.
L’équipe Phare est une équipe ressource d’au moins cinq personnels qui va aider le coordonnateur ou la coordonnatrice dans sa tâche. L’équipe Phare n’est pas nécessairement constituée d’enseignants, il peut s’agir d’infirmiers ou d’infirmières scolaires, de psychologues scolaires, de CPE, d’AED, de services civiques, etc.
Les élèves ambassadeurs et ambassadrices harcèlement sont des élèves volontaires au collège et au lycée. En partenariat avec un adulte référent, ils ont pour rôle de détecter des situations de harcèlement, d’être un relais entre les élèves et les adultes. Enfin, ils ont pour tâche de sensibiliser et de former leurs pairs au quotidien et à travers des journées d’action.
Les enseignants et enseignantes peuvent être des personnels référents pour les élèves, avec l’appui de l’équipe phare, pour la détection des situations de harcèlement. Ils peuvent éventuellement faire partie des équipes Phare.
3. Au niveau du département
Les inspecteurs et inspectrices d’académie, directeurs et directrices académique des services de l’Éducation nationale sont responsables de la mise en œuvre du programme Phare au niveau d’un département. Pour les aider dans cette tâche, ils vont nommer au moins un responsable départemental ou une responsable départementale de la lutte contre le harcèlement.
Les responsables départementaux sont chargés de la mise en œuvre du programme Phare dans les départements. Ils doivent suivre les signalements de la prise en charge à la résolution. Enfin, il dirige l’équipe départementale, avec qui ils vont mener des actions de formation, voire se déplacer dans les établissements.
L’équipe départementale est une équipe pluricatégorielle qui intervient à l’échelle du département pour résoudre des cas de harcèlement dans des établissement et pour mener des actions de formation. L’équipe départementale est sous la responsabilité du responsable départemental ou de la responsable départementale.
4. Au niveau de l’académie
Le recteur d’académie et la rectrice d’académie sont responsables de la mise en place de la politique de lutte contre le harcèlement dans leur académie. Pour cela, ils vont recruter au moins un responsable de la lutte contre le harcèlement académique.
Les responsables académiques sont chargés de mettre en œuvre la politique nationale de prévention du harcèlement au niveau académique (pilotage des responsables départementaux, suivi du déploiement Phare, suivi du traitement des situations de harcèlement, organisation de la formation de l’ensemble des acteurs). Pour les aider dans cette tâche, ils vont constituer une équipe académique.
L’équipe académique assiste le responsable académique dans ses missions. C’est une équipe pluridisciplinaire constituée de personnels de direction, psychologues, personnels de santé, juristes, etc.

C’est donc une véritable mosaïque d’acteurs qui fait vivre le programme Phare et participe collectivement à la lutte contre le harcèlement entre élèves. Ce dispositif n’a pas uniquement vocation à détecter et régler les situations de harcèlement, il se concrétise aussi à travers des actions éducatives tout au long de l’année.

Partie 2 sur 3, sous-partie 3 sur 3 : Des actions éducatives tout au long de l’année

Dans la vidéo ci-dessous, Monsieur Fruchart, Principal adjoint de collège, nous explique quelles actions éducatives sont mises en place à travers le programme Phare (1 min 55 s).

Cliquez sur les points de l’image afin de découvrir les trois événements nationaux consacrés à la lutte contre le harcèlement entre élèves.

Pour accompagner ces temps forts, 10 heures d’apprentissage consacrées à la prévention du harcèlement et au développement des compétences psychosociales (CPS) ont été mises en place dès le CP. Dans le premier degré, des cours d’empathie s’inscrivent dans cette démarche.

Les CPS sont les aptitudes qu’une personne mobilise pour faire face aux exigences de la vie quotidienne. Elles englobent des compétences telles que la communication, la résolution de problèmes, la gestion des émotions, l’empathie et la prise de décision. En développant ces compétences, l’élève est mieux préparé pour interagir avec les autres.

Néanmoins, la lutte contre le harcèlement ne se restreint pas à des activités ponctuelles, elle s’inscrit au quotidien dans la posture pédagogique et le contenu disciplinaire des enseignants.

Dans la vidéo ci-dessous, découvrez le témoignage de Monsieur Benedito, parent d’élève ayant participé à une action de sensibilisation dans le cadre de Phare (2 min 04 s).

Partie 3 sur 3 : Prévenir le cyberharcèlement : les bons réflexes

Partie 3 sur 3, sous-partie 1 sur 2 : Une École engagée contre le cyberharcèlement

À travers l’éducation aux médias et à l’information

L’éducation aux médias et à l’information (EMI), est un enseignement pluridisciplinaire présent dans les programmes du CP à la terminale. Il a pour objectif de permettre aux élèves d’acquérir une culture de l’information et des médias. Ils développent ainsi leur esprit critique et sont capables d’agir de manière éclairée pour chercher, recevoir, produire et diffuser des informations via des médias de plus en plus diversifiés.

L’EMI permet d’abord de se familiariser avec les outils d’information et de communication numériques et de s’approprier leurs différentes modalités d’expression. C’est grâce à cet enseignement que les élèves :

  • explorent les droits et les responsabilités dans l’usage des médias en se familiarisant avec les principaux concepts clés (les traces numériques, les données personnelles, l’identité numérique, la différence entre sphère privée et sphère publique…) ;
  • abordent les règles de droit sur la liberté d’expression, en particulier sur les réseaux sociaux ;
  • apprennent à reconnaître les contenus et les comportements inappropriés sur internet ainsi qu’à y faire face.

À travers l’attestation de sensibilisation au numérique Pix

Pix est un service public qui permet à ses utilisateurs d’évaluer, de développer et de certifier leurs compétences numériques. De la 5e à la terminale, les élèves développent leurs compétences numériques dont certaines sont liées à la sécurité de leurs données et au bon usage des réseaux sociaux.

Pour combattre le cyberharcèlement, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse met en place l’attestation de sensibilisation au numérique Pix destinée aux élèves de 6e à travers tout le pays. L’un des parcours du module « Pix 6e » intègre une compétence intitulée « Prévenir le cyberharcèlement ». Après avoir suivi ce module, les élèves de 6e disposent des connaissances de base pour utiliser de manière responsable les outils d’information et de communication à leur disposition.

Partie 3 sur 3, sous-partie 2 sur 2 : Accompagner son enfant sur les réseaux sociaux

Dans la vidéo ci-dessous, Madame Desaint, directrice d’Internet Sans Crainte, nous explique les bonnes pratiques à adopter pour accompagner son enfant sur les réseaux sociaux (2 min 26 s).

Les parents ont un rôle d’accompagnement des pratiques numériques de leurs enfants. Il est important de rappeler aux enfants que le monde numérique est un espace régulé par le droit, dans lequel les notions de respect et de vie privée doivent s’appliquer. Pour accompagner leurs enfants dans l’apprentissage des réseaux sociaux, il existe des dispositifs qui vont permettre aux parents de contrôler et veiller aux bonnes pratiques de leurs enfants.


80% des enfants de moins de 13 ans utilisent les réseaux sociaux avec l’accord parental.

La majorité numérique

En France, l’âge retenu pour la majorité numérique est de 15 ans. C’est donc seulement à partir de cet âge qu’un enfant peut s’inscrire seul sur les réseaux sociaux. L’âge de 13 ans, qui est souvent avancé pour la majorité numérique, concerne la législation en vigueur aux États-Unis, à laquelle se soumet une grande partie des réseaux sociaux.

La majorité numérique a pour objectif de protéger les enfants de contenus qui pourraient être inappropriés. D’autre part, elle a vocation à empêcher les enfants de donner leur consentement pour le traitement de leurs données personnelles.

Un enfant de moins de 15 ans ne peut donc s’inscrire sur les réseaux sociaux qu’avec l’accord d’un de ses parents. De même, un parent peut demander la fermeture du compte de son enfant de moins de 15 ans.

Le contrôle parental et le paramétrage des réseaux sociaux